dimanche 23 septembre 2007

L'adoption : un acte égoiste ou humanitaire ?

Lorsque notre joyeuse et iconoclaste tribu se promène dans la rue (ou pire encore dans un magasin) nous ne sommes pas sans soulever un peu d'air et nous attirer des commentaires du genre : Ils sont tous à vous ? Vous avez une bien belle famille ? C'est vraiment du travail, hein ?

Mais le commentaire le plus LO*&?(&*?(*&*(?(&?%*&$*&(*+)_(+ est sans aucun doute celui qui nous arrive lorsque nous annoncons la venue prochaine de Juliette. La première réaction : les regards se tournent vers ma bedaine...Non, non madame, pas un quatrième dans ma bedaine, Nous adoptons une petite fille en Chine !

C'est alors qu'invariablement le sourcil de l'interlocuteur se transforme en accent circonflexe et que tombent les commentaires suivants :
- Vous avez bien du courage (sous-entendu: y'en a vraiment qui cherche le trouble)
et
- C'est beau ce que vous faites (sous-entendu : de sauver une enfant)

(et parfois, mais plus rare : Vous ne voulez pas le faire maison ? ( sous-entendu : plus l'temps de baiser...Non, c'est gentil madame de vous intéresser à notre vie sexuelle, mais ça va bien de se côté-là !)

L'autre soir il y avait une émission TV qui parlait de l'adoption et ça n'a pas manqué; les différents intervenants ont soulevé la question à savoir si l’adoption relève davantage d’un acte « d’égoïsme » plutôt que d’un acte « humanitaire ».

Je reproduis ci-dessous le texte d'une autre blogeuse avec laquelle je partage la pensée :

Je suis toujours très mal à l’aise devant cette façon « d’antagoniser » cette aventure. Je suis incapable de me situer dans un camp ou dans l’autre. On le sait trop bien, fonder une famille est un privilège immense. Chaque enfant devrait avoir le droit d’avoir une famille: des parents aimants, attentifs et aptes à exercer ce rôle si important. Quiconque s’est interrogé sur la nature de son désir d’avoir des enfants doit savoir que cette envie d’aimer plus grande que le ciel a justement pour but de combattre toute forme d’égoïsme (l’égoïsme se définissant comme un attachement excessif à soi qui fait que l’on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels)…

Quant à cette idée de « sauver la vie d’un enfant » (expression de J. Michaud), là aussi, je suis inconfortable…Si on considère plutôt cette expression comme une métaphore et s’il se trouve une vie de « sauvée », c’est bien la mienne; car l'adoption rejoint notre plus beau projet de vie…

Je partage pas mal cet avis et je rajouterais aussi qu'adopter un enfant ce n'est pas comme avoir un enfant biologique; mais c'est la même intensité de sentiment qui se nourri précisément de la différence dans le processus.

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